Techniques d’étalonnage pour un rendu cinématographique
Étalonnage pro : donnez du style à vos images.
Créer une ambiance, guider les émotions, révéler l’intention. L’étalonnage ne se limite pas à corriger des couleurs : c’est un art à part entière. Pour les vidéastes et monteurs professionnels, c’est un passage clé de la post-production.
Comprendre la différence entre correction colorimétrique et étalonnage
Avant de plonger dans les outils complexes, il est essentiel de distinguer deux étapes majeures :
La correction colorimétrique ajuste l’exposition, la balance des blancs et la saturation pour harmoniser vos rushes.
L’étalonnage, quant à lui, stylise l’image en fonction d’une intention : nostalgique, dramatique, publicitaire, etc.
Cette distinction vous permettra d’aborder le travail de manière structurée.
Utiliser les scopes comme un pro
Les outils comme le waveform, le vectorscope et l’histogramme permettent d’évaluer objectivement les couleurs et les niveaux de luminosité. Un coloriste professionnel ne travaille jamais sans ces repères. Ils permettent par exemple :
De repérer les surexpositions invisibles à l’œil nu
D'équilibrer les tons chairs sur le vectorscope (ligne entre le jaune et le rouge)
D’assurer une bonne distribution des noirs, médiums et blancs dans l’image
Retouche colorimétrique en plusieurs passes
Un bon color grading ne se fait jamais en une seule étape. On passe généralement par :
Une passe technique : uniformiser les sources, retirer les dominantes, équilibrer les tons.
Une passe artistique : application du look, travail sur les contrastes, stylisation.
Une passe finale : peaufinage, harmonisation de l’ensemble, éventuelle désaturation partielle ou teinte sélective.
Créer des ambiances narratives
Cette étape permet de raconter. Un plan d’intérieur chaud, un contre-jour bleuté, une ambiance nocturne désaturée : chaque tonalité transmet un message.
Quelques exemples :
Bleu/gris pour un rendu dramatique ou froid (thriller, docu sérieux)
Orange/teal pour un look ciné moderne (blockbuster, clip)
Noir et blanc pour souligner l’émotion ou la nostalgie
Ne pas en faire trop
Un bon color grading ne doit jamais détourner l’attention. Évitez les couleurs trop saturées, les contrastes extrêmes ou les virages de teinte abusifs. Si le spectateur remarque l’étalonnage, c’est qu’il est probablement trop visible.
S’adapter à la diffusion finale
Le rendu ne sera pas le même sur YouTube, un écran de smartphone ou une télé HDR. Il est donc essentiel de :
Travailler en Rec.709 (standard SDR) ou HDR10 selon les besoins
Vérifier l’export sur plusieurs supports
Éviter les noirs bouchés ou les blancs cramés
Conclusion
La retouche colorimétrique est une étape puissante pour transformer une vidéo banale en un film captivant. Il demande à la fois des compétences techniques et un œil artistique affûté. Vous n’avez pas le temps, les outils ou l’expérience pour sublimer vos vidéos ? Confiez cette étape à une monteuse professionnelle.